Ce texte accompagne l'album photos "Le temps qui passe" thème d'une exposition organisée par l'association Ateliers et Vie aux Coudercs à Jouillat.

Le temps qui passe !

D’abord le temps passe-t-il vraiment ?

N’est-ce pas plutôt nous qui passons ?

Le temps EST depuis la nuit… des temps, il regarde passer les jours, les nuits, les saisons, les vies.

Il a vu passer les dinosaures.

Il regarde l’Homme qui s’agite, qui se met en tête de le mesurer, lui le temps, de le diviser, de le morceler en secondes, minutes, heures, journées, semaines, mois, années,…  clepsydres, cadrans solaires, horloges, coucous, montres, minuteurs, horloge parlante, tout lui est bon pour devenir  le maître du temps.

Alors depuis, l’Homme a le temps, s’il ne l’a pas, il le trouve, il le prend, quitte à le perdre et à essayer de le rattraper. Il tente dans les situations périlleuses de gagner du temps et s’imagine, l’âge venant en avoir à revendre du temps ; alors il cherche mille et une manières de le tuer le temps. Il lui court après, voudrait le retenir…

Il en mesure les outrages sur un visage aimé.

Et décrète un beau jour que tel objet familier a fait son temps.

Quelle unité de mesure pour le temps qui passe ? Le prisonnier qui attend la fin de sa peine et le travailleur en vacances le voient-ils passer à la même vitesse ?

On trouve le temps long à attendre l’enfant qui oublie de rentrer, mais que le temps est court pour mesurer l’enfance.

Que le temps nous tarde de rejoindre l’aimé, qu’il est court le temps passé entre ses bras.

Le temps s’enfuit : « avec le temps va tout s’en va ».

Il est remède à bien des peines : laisse faire le temps !

Il est cadeau : donne-moi du temps !

Pour certains, le temps n’est plus aux utopies.

L’un passera son temps à regretter le temps passé, l’autre à rêver un temps futur.

Mais qui pense à prendre tout simplement le temps de vivre ?

                                                               Christine

  La plume et le pinceau

Quand elle parle de lui

son regard étincelles devient flammes incendie

Quand il parle d’elle

ses mains Pygmalion prennent et donnent vie

Quand elle écrit pour lui

ses mots se font couleurs

sa plume tendresse ou douleur

Quand il peint pour elle

ses couleurs se font mots

ses pinceaux violence ou douceur

Elle rêve d’écrire ses tableaux

Il rêve de peindre ses mots

Elle se voudrait pinceau glissant sur sa toile

écrivant ses tableaux

Il se voudrait plume glissant sur sa page

peignant ses mots